Le taxi-brousse à Madagascar

Publié le par Valéry















Prendre le taxi-brousse à Madagascar est assez épique. On arrive tôt le matin sans savoir à quelle heure on partira. Le van, le camion ou la 504 break ne partira que lorsqu’il sera plein. Le départ dépend donc de l’intérêt des passagers à emprunter cet itinéraire. Ainsi entre Tana et Antsirabe à 160 km plus au sud, les départs sont fréquents sur cette RN7. Quand nous avons voulu relier ces deux villes, nous ne sommes restés qu’une heure à la gare routière avant le départ de notre taxi-brousse. Au moment où nous sommes arrivés à la gare routière, un véhicule ne possédait plus qu’une place de libre. On nous a donc proposé le véhicule suivant avec l’avantage d’avoir les deux places de devant près du chauffeur, les meilleures places car on a de la place pour les jambes. 

 

A l’inverse, quelques jours plus tard entre Antsirabe et Miandrivazo, l’itinéraire est beaucoup moins pratiqué. Ainsi, on est arrivé à  7h15 à la gare routière. On nous a expliqué qu’à ce moment là , nous étions 5 et il restait 10 places vides. A 8h30, nous n'étions que 7. A 9h30, guère d'amélioration: 8 places sont occupées dans le van.
Le temps ne semble pas long dans une gare routière de taxi-brousse.






 Il y a de nombreux petits vendeurs qui viennent vous proposer toutes sortes de produits : des gâteaux, des bonbons, des cacahuètes, toute sorte d’objets d’artisanat, des casquettes, des mangues, … Mais bon le temps passe, il est désormais 10h30 et on est toujours 8. Il faut savoir que nous avions rendez-vous avec notre guide pour notre périple en pirogue avant 16h or le trajet théorique est de 6h si sur la route tout se passe bien, s’il n’ y a pas de crevaison, de pannes ou tous autres événements fâcheux. Et là d’un coup, en 5mn de temps, on est passé de 8 à 26. Le temps de fixer les bagages sur le toit car à l’intérieur, ce n’est vraiment pas possible, on part à 11h. Ne pouvant mettre 26 personnes dans un mini van de 15 places, on est parti à … 23. On est sur la deuxième rangée de sièges, la … pire des places.

En effet, c’est au niveau de la porte latérale. Au moment où on a pris les billets, nous n’étions que 5 ; on ne craignait donc pas d’être super serré durant le trajet. Mais au moment du départ, on est 7 ou 8 sur cette rangée. Avec Hadrien, on occupe une place et demie à nous deux. Il y a des gens moins bien loties que nous !!! Si si… A côté de nous, les gens sont si serrées qu’il se font face ou sont à moitié debout pour gagner de la place. Dix minutes après être parti, on se fait arrêter par la gendarmerie. Ca y est, je me dis qu’on va demander à quelques personnes de descendre du véhicule à cause de la surcharge. Le chauffeur va peut être même payer une amende. Curieusement, un gendarme monte dans le véhicule. C’est certainement pour aller demander à quelqu’un au fond du véhicule de descendre… mais non, il s’asseoit et ne bouge plus. Que fait-il ? Veut-il partir avec nous ? Mais oui, c’est ça. Il profite de son statut pour monter avec nous, comme si nous n’étions pas déjà assez nombreux comme ça !!!  On essaie de le prendre avec le sourire. La situation est si cocasse. Mais après 20mn de route, on commence à souffrir car la route est assez tortueuse. Or à chaque virage, mon épaule gauche heurte la tôle du véhicule. J’essaie en effet d’avoir 1,5 fesses sur le siège et pas seulement une seule (pour plus de confort). Du coup, mon épaule n’est pas tout le temps contre le montant de la voiture !!! Il faut préciser qu’il n’est pas possible d’avoir ses deux épaules contre le siège faute de place. On alterne donc avec Hadrien la joie d’avoir ses deux épaules contre le siège pendant que l’autre est sur le devant du siège, assis comme sur un tabouret. 20 mn plus tard, j’ai la fesse droite complètement endolorie. Du fait que je ne peux pas bouger mes pieds d’un mm, j’ai des « fourmis » dans les jambes. Que le temps va nous sembler long, si le trajet dure 6 heeuuurrreeesss. Mais, au bout de 50mn, le véhicule s’arrête … pour une pause pipi. On en profite pour descendre tous se dégourdir les jambes. Il se trouve que toutes les 45-50mn, on descendra. Quelle joie à ce moment là. Après 5 heures de route sans aucun incident, nous voilà à destination. Nous y sommes, à 16h pile.

 

Le taxi-brousse est en général un moyen de circuler facilement à Madagascar car avec l’énorme augmentation des prix du carburant (le prix est le même qu’en France avec un revenu par habitant bien moindre), très peu de Malgaches possèdent une voiture. Et le train n'est quasiment plus utilisé que pour le transport des marchandises.

Publié dans voyage

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C
L'aventure des taxis brousses, que de souvenir...Mais pour te rassurer en Afrique de l'Ouest c'est la même histoire...Le plus rigoloe c'est sans doute quand tu as les poules ou les chèvres avec toi.Une astuce pour attendre moins longtemps que le taxi soit plein et avoir plus de place...acheter deux places au lieu d'une seule!J'espère quand même que vos fesses et épaules se sont remises ;-)
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V
<br /> On n'a pas eu d'animaux, juste des bébés que les mamans endormaient grâce à des berceuses. C'était très touchant. La promiscuité rapproche les gens.<br /> <br /> <br />